Lartigue et Avedon

À la Bibliothèque nationale de France site François Mitterrand du 18 octobre 2016 au 26 février 2017, La France d’Avedon, Vieux monde, new look raconte l’histoire de l’attachement profond pour la France du photographe américain Richard Avedon. L’exposition rassemble près de 200 pièces, dont certaines remontent aux années 1940, avec une salle dédiée à la collaboration entre Avedon et Jacques Henri Lartigue en 1968, quand ils ont travaillé à l’édition de la monographie Diary of a Century.

Les deux photographes se sont rencontrés à l’automne de 1966, quand Jacques et Florette Lartigue, invités par Hiro, l’assistant de Richard Avedon, voyagent à New York. (Dans son appartement du Dakota Building, sur Central Park, ils aperçoivent même un mur tapissé de papier peint dessiné par Jacques dans les années 50…).

Au cours de ce séjour, Lartigue passe du temps avec le célèbre photographe de mode, lui-même admirateur fervent du Français, dont il avait découvert le travail en 1963 grâce à John Szarkowski, conservateur au MoMA : « C’était une des expériences les plus émouvantes de ma vie. Les voir a été pour moi comme lire Proust pour la première fois, » dit l’Américain. Enthousiaste, Avedon propose à Lartigue de regarder ses albums et négatifs pour en faire un livre. Pour Avedon, cette plongée dans l’œuvre d’un autre, à un moment où son inspiration marque un pause, est un bain de jouvence. Et Lartigue note dans son journal : « Revoir toutes mes photos avec ses yeux neufs est passionnant ». Deux ans plus tard à Paris, autour de la table de la salle à manger des Lartigue, avec Bea Feitler, directrice artistique de Harper’s Bazaar, ils éditent ensemble un album d’images élégantes et joyeuses accompagnées d’extraits du journal de Lartigue. Ils découvrent de nouvelles photos, ils les recadrent parfois, ils trouvent un rythme pour la mise en page, ils révèlent pour la première fois des photographies de Lartigue réalisées après 1930. « Dans la courte et embarrassante histoire de cet art [de la photographie], Jacques Henri Lartigue apparaît, à mon avis, comme le photographe le plus pénétrant et celui dont l’apparente simplicité est la plus trompeuse », a écrit Avedon dans la postface. Publié en 1970, Diary of a Century paraîtra en français en 1973 sous le titre Instants de ma vie. L’histoire de cette collaboration est racontée dans l’exposition à la BnF à travers une fresque d’épreuves du livre entièrement débroché – chose très rare dans une exposition, pour montrer le chemin de fer d’Avedon, le déroulé page par page – ainsi que trois albums originaux de Lartigue, deux portraits dynamiques de la cousine Bichonnade et d’Avedon, et un diaporama.

 

 

 


 

Exposition présentée du 18 octobre 2016 au 26 février 2017

BnF – Bibliothèque nationale de France – Site François-Mitterrand

avenue de France

75013 Paris

Tél. 01 53 79 59 59

www.bnf.fr