L’exposition proposée à Urrugne, Salle Posta, du 28 juin au 14 septembre 2019 se présente sous une forme rétrospective, s’attardant sur ses œuvres les plus célèbres tout en en présentant d’autres moins connues. Elles ont cependant un point commun : elles sont issues des albums que Jacques Henri Lartigue a légué à l’État à partir de 1979. Les photographies sont toutes réalisées d’après les négatifs originaux et recadrées selon le vœux de l’auteur.
Tour à tour qualifié de photographe primitif, photographe de la Belle Époque ou encore photographe du bonheur, le travail de Jacques Henri Lartigue est beaucoup plus riche et peut être lu selon plusieurs angles. Et, si ses qualités esthétiques sont indéniables, la réflexion sur l’image est loin d’être absente. On l’oublie peut-être, il est aussi un auteur photographe.
Né en 1894, Jacques Lartigue débute la photographie alors qu’il n’est qu’un enfant. À l’instar des photographes amateurs du début du XXe siècle, sa famille et leurs aventures deviennent ses sujets de prédilection. Son style photographique évolue en même temps que ses recherches picturales s’affirment. Il mêle rapidement les deux pratiques, utilisant la photographie comme notes visuelles pour ses tableaux. Il commence à publier ses photographies dans la presse à partir des années 20, phénomène qui va s’intensifier dans les années 50.
En 1963, la présentation de son oeuvre photographique au MoMA de New York et la publication d’un portfolio dans le magazine Life lui offre une célébrité internationale et la possibilité de nouvelles commandes photographiques. La vie de Lartigue et son oeuvre sont étroitement mêlées, ses modèles étant souvent des proches.
À partir des des années 70, Jacques Henri Lartigue recompose ses “albums personnels”, réalisant un travail colossal de relecture de sa propre oeuvre et de sa propre vie tout en continuant la photographie. L’oeuvre offre deux temporalités : celle du moment de la prise de vue et celle de la relecture, du recadrage, souvent postérieur.