Dans cet ouvrage, le premier a être publié en brésilien, l’œuvre du photographe est revisitée à travers deux éléments, l’air et l’eau, dont il a fait ses thèmes de prédilection. Au cœur de ce goût de vivre alternent sans cesse chez lui d’une part le calme et la contemplation, d’autre part l’ivresse de la vitesse et de la conquête de l’air, les cabrioles et les plongeons, « ce vivant qui remue ».
L’œuvre photographique de Jacques Henri Lartigue, régulièrement exposée et publiée dans le monde entier depuis la donation faite à l’Etat en 1979, nous semble familière et le regard critique sur cette œuvre n’a cessé d’osciller entre nostalgie et admiration, voyant tour à tour en lui un « amateur prompt à saisir le charme de la Belle Époque » ou l’un des inventeurs de la modernité photographique.
Ce double regard est perceptible dès le début de l’ouvrage où nous découvrons le monde vu à travers l’objectif résolument optimiste de Lartigue, un univers empli de joie. Ses photographies sont la chronique minutieuse de sa vie : jeux, voyages familiaux, portraits d’amis, activités sportives et mondaines… Avec un talent singulier, Lartigue saisit avec succès les instants les plus fugaces, notamment les corps et objets en mouvement avec la jubilation de ce qui ne touche pas terre : sauts et cabrioles, automobile en grande vitesse, avions en vol, chutes et plongeons…
Spectateur et narrateur d’une vie privilégiée qui le restera même dans les périodes moins aisées, Lartigue répertorie avec un soin constant tous ces instants pour les fixer, but ultime, dans ses précieux albums.
Le livre D’air et d’eau accompagne l’exposition (230 œuvres) A vida em movimento présentée à l’Institut Moreira Salles de Rio de Janeiro au Brésil à partir du 14 juin 2013.